mardi 1 avril 2008

Matinal, agacé et volontaire.

Je suis parti de chez moi vers 8h30, pas bien réveillé sur mon scooter.
Air frais, trafic fluide. Un quart d'heure pour rejoindre la rue jacques Coeur.
J'avais ce matin rendez vous avec la représentante de la diffusion Hachette.
Grasset, Fayard, Albin Michel, Stock...tout ça, c'est elle.
Son boulot, c'est de m'informer des nouveautés à paraitre, des opérations commerciales à venir.
C'est également à elle que je m'adresse pour toutes les négociations commerciales.
Chez Hachette, elle est mon interlocutrice privilégiée, mon premier contact.
L'ordre du jour de la réunion de ce matin tournait autour de la remise éditeurs consentie par Hachette à mon égard.
Pour un libraire, c'est un point capital des relations commerciales entretenues avec ses fournisseurs.
C'est cette remise qui va fixer au libraire sa marge sur chaque ouvrage vendu.
il faut le dire: le commerce des livres ne rapporte rien.
D'où la nécessité d'aborder à chaque rencontre le sujet de la remise.
Pour esperer voir ,éventuellement, peut être un jour, celle-ci grimper d'un misérable point.
Car pour faire céder les fournisseurs, il faur se lever tôt.
Quand ça arrive, on se sent comme un général qui vient de remporter une grande bataille.
En rachetant la librairie, j'ai conservé les comptes chez les fournisseurs, ainsi que leurs historiques.
Chez Hachette, je suis victime d'un traitement spécial.
La remise que 'on m'accorde s'élève à 27%.
On croirait une blague.
Jamais je n'avais encore vu ça.
QUi voudrait travailler dans ces conditions?
Quel libraire voudrait consacrer du temps et de l'énergie pour un résultat aussi insignifiant?
Parmi les éditeurs diffusés et distribués par Hachette, certains sont incontournables.
Vous imaginez un rayon de polars sans la collection Rivages Noir?
Un rayon d'Histoire sans la collection Pluriel?
Un rayon de littérature américaine sans la collection Terres d'Amerique?
Moi, non.
Malheureusement, au rythme où vont les choses, et malgré la grande qualité de ces collections, je ne peux pas travailler dans des conditions aussi misérables.
Personne ne travaille dans ces conditions. Jamais entendu parlé de remises aussi basses.
D'autres fournisseurs se montrant plus concilliants, ou juste plus raisonnables, je constituerai l'assortiment de la librairie chez ceux-là.
L'entretien, un peu tendu, s'est conclu sur nos sourires crispés.
Dans l'après midi, j'ai reçu la visite de mon Coursier, Patrick.
Le meilleur, le plus gentil, le plus efficace.
Je le connais depuis sept ans, depuis ma première année à l' Atelier, rue des martyrs.
Il m'a apporté ma grosse commande d'implantation Interforum.
Chez interforum, vous retrouvez les collections de poche 10x18, Pocket, Tempus, mais aussi les éditions de La Découverte, Plon, Robert Laffont, Panama....et beaucoup d'autres.
Ce fut une vraie joie de déballer cette vingtaine de colis.
Deux mois sans déballage...
quel plaisir de toucher à nouveau tous ces livres, de les feuilletter.
Ceux qu'on a lus,
ceux qu'on se promet de lire un jour,
ceux qu'on déteste mais qu'on est bien obligé d'avoir sous le coude au cas où,
ceux qu'on découvre....
Trois heures de déballage, de pointage, de vérification.
En fin d'après midi, c'est Isabelle Angeli que j'ai eu le plaisir de recevoir.
Isabelle travaille à la diffusion Actes Sud.
Ce n'est pas elle que je verrai pour la librairie, mais comme on se connait, elle va suivre la commande d'implantation en essayant de m'obtenir les meilleures conditions.
Nous avons bavardé une petite heure, en causant de choses et d'autres.
J'ai terminé la journée par un brin de ménage.
Je suis toujours aussi bordélique et ça ne peut plus durer, pas à la librairie.
A 21h30, tout était rangé, classé au carré.
Satisfait, je me suis dit que c'était le moment de rentrer au bercail.